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Aux temps qui ne s'accordent pas.

Mardi 21 septembre 2010 à 23:09

Une chimio, ça dure cinq heures. Cinq. C'est des tubes qui sortent du haut du torse et  du liquide blanc et rouge qui coule. En fait, c'est pas si effrayant que ça, c'est long.Juste long. Les murs ne sont pas blanc mais beige. Je crois que c'est pire, en fait. C'est triste, salement triste. La télé marche pas tout à fait, la pièce est grande, pour de trop petits meubles. Mais on a pas lâché le sourire. Juste de la fatigue de temps en temps. Il a fallut se lever tôt pour y être à l'heure. Je sais même plus de quoi on a vraiment parlé. De demain, du retour, de nos parents, de la télé. On m'a appellé "Mme" ou "votre compagne". Dans le fond c'est plutôt marrant, parcequ'on s'en moque. Huit mois, c'est immense. C'est plutôt ça, qui est effrayant, c'est que la date de fin n'est jamais programmé. Huit mois.



Lundi 20 septembre 2010 à 23:10

Dis, Petit Prince, tu acceptes d'être une des personnes des plus importantes de ma vie? Tu veux bien rester comme tu es, toi, tes gouts d'aventures, tes sourires, tes pédales, tes envies de maisons en bois? Je me souviens de cette soirée où tu me chuchotais tout bas tes rêves les plus fous. C'est dans ceux là que je crois moi aussi. Tes rêves les plus fous. Je veux être là tout au long de nos vies. Juste rester accrocher aux fils de nos Ailes. Quand on me parle d'amour, je pense à toi. Toi et cet Amour infinis.
Tu seras toujours le toi, majuscule.
C'est plus que.
Toi oui, encore.

Mon ami, mon Amour, mon frère, écoute moi.


Lundi 20 septembre 2010 à 18:29

Hospitalisation et chimio numéro une. 

Je suis censée faire quoi? Lui amener des ballons multicolores? Des livres pour passer le temps? Du chocolat? Un ours en peluche?

Des fois le plus simple hein, c'est compliqué.

Edit: Je vous avoue, je suis un peu pommée. Déjà, je ne sais pas comment aller à l'hôpital là de suite. Et puis rien que de penser aux murs blancs et à l'odeur, ça tord. Forte, forte.

Lundi 20 septembre 2010 à 16:28



Il y a un an je te disais entre deux verres de relâcher la pression, que la vie elle était pas toujours moche, que y avait des gens biens, que si tu te laissais aller un peu plus, ta vie serait plus belle. Il y a un an je te regardais encore avec des yeux de celle qui ne te comprends pas tant que ça, c'était encore un peu l'exploration. C'était encore, se demander de temps en temps, qu'est ce que je fous là, a 4h du matin, assise sur ce canapé une bouteille de vin blanc entre nous.

Aujourd'hui, tu es plus serein. Tu es plus serein mais les médecins te tournent autour inlassablement. On parleras pas d'injustice, c'est juste la vie qui est venue t'apprendre qu'on peux compter sur les gens, sur des gens. "T'es beau parce que t'es courageux, de regarder dans l'fond des yeux, celui qui te défie d'être heureux", tu vois, c'est un peu le refrain que j'ai en permanence dans la tête ces temps ci, des mots comme une force, pour moi même.

J'te l'ai promis, je serai celle qui tiendras le coup.

Mardi 14 septembre 2010 à 19:20

Juste la peur maintenant. Là, ça prend aux tripes. Comme jamais. Ne plus oser attendre. Si on pouvais juste oublier, ne pas avoir à attendre les résultats. Juste oublier, comme si de rien n'étais. Mais ça marche pas comme ça et est ce que tu vas survivre? est la question qui tord. Tu crois que si on partage ta maladie, on guériras plus vite, à deux? Je tiens le coup, comme si je tendais un maximum les jambes pour tenir debout. Des fois je flanche mais un tout petit peu, promis. Juste le temps de reprendre des forces et de respirer.
Juste la peur.
Juste.
Peur.

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