Je navigue entre Toi et le reste du Monde. Je suis ni triste, ni désespérée. J'avance encore, encore loin de Toi. Mais après tout, c'est comme ça que l'histoire est écrite. Les tremblements du corps appartiennent encore a Toi. C'est injuste peut être. Encore encore le fil accroché.
Je le laisse accroché, de loin de très loin.
Et puis la vie quoi.
Et puis le souffle.
Toi et le Reste du Monde.

Ton déni m'essouffle, je suis là, à te regarder dormir, il y a des bruits dehors tu vois, je ne dors plus je t'observe. Je me demande où est caché la maladie, Sous qu'elle forme monstrueuse elle est. Est ce que ça ressemble à un insecte qui ronge autour de ton cou? Je sais qu'il ne reste plus que quelques jours dans ton innocence,je le sais, et je ne suis pas la seule. Je suis debout, comme un roc, je te laisse faire t'agiter rire parler des projets des achats, mais la nuit je t'observe dans ton silence. Je sursaute quand tu trembles. je reconnais le froid qui t'envahit. Mais tout va bien je me répète, tout va bien. C'est le meilleur mal, c'est le "moins pire". Je t'observe dans l'obscurité, je laisse venir ta présence, et je m'endors. Jusqu'à' ton prochain soupir.

Il me semble que mon article ci dessous est une lame maintenant. Comme si j'avais forcé le destin. Je pourrais vous raconter la beauté de la Thaïlande, vous raconter combien j'ai aimé Bangkok et ses habitants. Mais le retour n'a pas été ce glissement doux vers la rentrée que j'espérais. Tant de choses se sont écroulés pendant mon absence. A. a perdu son petit frère, C. a perdu son bébé, le courage est notre seule voie maintenant. Attendre, regarder le temps qui passe, respirer pour elles, le plus possible. Regarder l'infini et respirer l'éternité.

Le Musicien est malade. Je n'aime pas le mot qu'ils utilisent. Je n'aime pas même si il parait qu'il guérira. Je tremble de peur de ne pouvoir le soutenir.l Ou plutot qu'il ne le souhaite pas.

Aujourd'hui ce n'est pas moi qui m'écroule, c'est le monde autour de moi. C'est à moi de rester debout face à cette éternité.